LES CONDITIONS INDISPENSABLES
POUR UNE THÉRAPIE
Sécurité et confiance
La condition première pour qu’une thérapie puisse réellement porter ses fruits est l’établissement d’un lien de sécurité et de confiance avec le thérapeute.
Ce lien ne se crée pas d’emblée. Nos blessures et nos souffrances passées peuvent nourrir une méfiance naturelle, freinant l’ouverture à l’autre. Une partie de nous aspire à s’ouvrir, tandis qu’une autre résiste, par peur d’être à nouveau blessée ou déçue.
Un cadre sécuritaire où la confiance peut émerger progressivement est donc essentiel pour entamer un travail nous permettant de dépasser nos difficultés.
Empathie et bienveillance
L’empathie consiste à se mettre sincèrement à la place de l’autre pour ressentir et comprendre ce qu’il traverse.
Dans cet état, une bienveillance naturelle émerge : celle de ne pas projeter de jugement ou de filtres personnels sur l’expérience de l’autre. Toutefois, le thérapeute doit conserver une certaine distance intérieure, afin de ne pas se laisser submerger ou imprégner par les émotions de la personne. Être empathique ne signifie pas porter la souffrance de l’autre, mais la reconnaître et la comprendre en profondeur, afin de mieux pouvoir accompagner la personne.
Écoute et échange
La thérapie est avant tout un échange, un mouvement d’ouverture vers l’autre. Ce mouvement, en soi, amorce déjà une sortie de la zone sombre dans laquelle nous nous sentons prisonniers.
La possibilité d’être réellement compris et entendu est une dimension essentielle de la thérapie : elle permet de restaurer un lien parfois rompu avec soi-même et avec l’autre.
Le thérapeute, lui aussi, doit s’ouvrir, s’impliquer humainement. Ce n’est qu’à travers cette réciprocité qu’un lien réel peut naître, base essentielle pour que l’aide prenne sens.

Certes, il existe des outils et des techniques pour aider à accompagner la personne. Mais sans lien, sans empathie véritable, et sans un cadre sécurisant, une thérapie a peu de chances de réussir.
L’humain ne fonctionne pas comme une machine froide, que l’on réparerait en changeant des pièces. Au-delà des outils, c’est la relation, le sens, et le lien humain qui sont au cœur du processus thérapeutique.
La thérapie, lorsqu’elle repose sur ces fondements, devient un espace où les blessures peuvent s’exprimer, se comprendre et se transformer. Elle ne promet pas des solutions toutes faites, mais elle ouvre des chemins possibles.
MON APPROCHE HOLISTIQUE
Des schémas de pensées nocifs et un jugement négatif envers soi-même n’impliquent pas que nos blocages résident uniquement dans notre manière de penser. Les interactions entre nos dimensions émotionnelles, corporelles et relationnelles sont étroitement imbriqués. C’est pourquoi mon approche repose sur quatre axes complémentaires, tous essentiels à un travail en profondeur :
Cognitif : Comprendre ce que nous vivons est une condition nécessaire au changement. Sans une vision claire des mécanismes et des raisons qui nous ont menés à ces difficultés, nous restons vulnérables à la répétition des mêmes schémas. La compréhension nourrit également la motivation intérieure à dépasser ces blocages. Lorsqu’on est pris dans une impasse, notre perception elle-même devient étroite. Comprendre, c’est réveiller l’espoir, rester trop longtemps endormi.
Émotionnel : L’émotion est une clef centrale du processus thérapeutique. Face à la souffrance, les émotions douloureuses viennent teinter notre rapport à nous-mêmes et au monde. Elles nous submergent, et bien souvent, nos tentatives pour y échapper renforcent leur emprise. Il est alors nécessaire de les appréhender autrement : les accueillir, les reconnaître, les comprendre… pour pouvoir, ensuite, s’en détacher progressivement.
Somatique : Le corps parle, souvent à notre insu. Il garde en mémoire nos tensions, nos peurs, nos blocages, nos traumatismes. Ceux-ci se manifestent par des douleurs, des crispations, une fatigue inexpliquée. Travailler sur les plans cognitif et émotionnel permet d’amorcer une détente corporelle. En libérant ces tensions — véritables blocages énergétiques —, l’énergie vitale peut à nouveau circuler librement. Cela ouvre un espace intérieur propice à un nouvel élan : une envie d’avancer, une direction retrouvée, et parfois même une redécouverte du désir de vivre pleinement.
Le contexte global
Aucune difficulté ne se répète à l’identique d’une personne à l’autre. On ne peut réduire l’expérience vécue à une catégorie ou à un modèle général. Chaque individu évolue dans un contexte qui lui est propre, avec une histoire, des liens, une sensibilité et une manière unique d’être au monde. Ces différentes nuances et perspectives permettent d’apporter le regard et les possibilités qui conviennent à chacun, en respectant son rythme, sa profondeur et sa réalité intérieure.
En étant capable de repérer nos différents schémas, d’amener à notre conscience une compréhension des dynamiques en jeu, d’appréhender différemment nos émotions douloureuses et d’être à l’écoute des messages de notre corps, nous pouvons retrouver les ressources nécessaires pour reprendre le contrôle de notre vie et en redevenir acteur.
LES AXES DE MA PRATIQUE
Ma pratique repose sur une conviction essentielle : nous ne choisissons pas toujours ce que nous vivons, ni les mécanismes de survie que nous avons mis en place pour y faire face. Les blessures, les traumatismes, ou certaines conditions psychiques ou physiques peuvent limiter nos possibilités d’action.
Pourtant, même lorsque les événements nous dépassent, il demeure en chacun une capacité à vouloir comprendre ce qui nous arrive. C’est cette volonté de dépasser ses peurs, ses mécanismes de défense ou ses souffrances qui permet de faire émerger les véritables causes de notre mal-être, et d’ouvrir la voie vers des réponses ou des comportements plus adaptés. C’est dans cet espace que peut se déployer un véritable libre arbitre : non pas sur ce que l’on subit, mais sur la manière dont on choisit d’y répondre. Mon rôle, dans ce cadre, n’est pas d’imposer une vérité ou une direction, mais d’offrir un éclairage différent sur ce qui se joue. La personne reste libre d’intégrer – ou non – ce regard, selon son rythme, ses ressources et son vécu.
Je considère également que les difficultés que nous traversons ne sont jamais dénuées de sens. Chaque épreuve contient, en potentialité, une opportunité de changement. Plutôt que d’effacer une douleur ou d’en atténuer les manifestations sans en saisir son message, j’accompagne la personne à en explorer la signification. Car une souffrance que l’on contourne sans en tirer d’enseignement tend à se rejouer, sous d’autres formes, dans notre vie. Pour moi, une thérapie ne vise pas à fuir ce qui est douloureux, mais à en faire un levier d’évolution intérieure.
